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Rue Dony - Par GG 2025 ©

Rues du Quartier
Rue Dony Film
La rue DONY (300 mètres) relie
les rues Saint-Léonard et Vivegnis
en traversant la rue Lamarck.







La rectitude du tracé, la structure
des habitations, les éléments qui les composent, témoignent qu'il s'agit
d'une rue relativement moderne.

Avant 1847, l'espace n'était que vergers et jardins (voir ci-contre)















En 1848, la société de la Vieille Montagne, fit la proposition de céder des terrains à la Ville, en vue de l'ouverture d'une nouvelle artère entre les rues Saint-Léonard et Vivegnis.
Le Conseil communal trouvait qu’il était intéressant de créer une voirie entre les rues des Franchimontois et du Ruisseau. Sa création fut actée le 29 août 1850


La Société Vieille Montagne proposa en 1852 de donner le nom de « DONY » à cette nouvelle rue, en hommage à Jean-Jacques Dony à qui l’on doit l’introduction d’un nouveau matériau : le zinc l'état métallique.
Jusqu’en 1880, la rue Dony (comme le quartier) subissait les fumées toxiques émanant de la Société Vieille Montagne (et des fonderies aux alentours).  









Avec le départ de l’entreprise en 1880, la rue Dony a pris son visage actuel
avec des
maisons des 2 côtés.



Jean-Jacques Dony (1759-1819) est une figure marquante de l’histoire industrielle belge, notamment pour son rôle pionnier dans l’exploitation du zinc.
Né à Liège le 24 février 1759, Jean-Jacques Dony.  Sans être entré dans les ordres, il devient chanoine à la collégiale Saint-Pierre.
Après la suppression des chapitres religieux sous la République française (nous étions le département de l’Ourthe à l’époque), Jean-Jacques prête serment à la nouvelle République et va se consacrer à sa passion : la chimie.  Voilà l’origine du nom de l’abbé Dony, qui ne l’était nullement.

Modeste pharmacien, Jean-Jacques s’enthousiasme pour la chimie et la métallurgie.
À une époque où le zinc, aussi appelé « blende », était difficile à purifier, il mit au point en 1805 un procédé novateur pour extraire le métal pur à partir du minerai de calamine.

Son invention fut si prometteuse qu’il reçut un privilège exclusif d’exploitation du gouvernement napoléonien en 1810.
Ce brevet lui permit de créer la première usine de zinc à grande échelle en Europe, située à la Vieille-Montagne, près de Moresnet, dans la région liégeoise.

Ce site deviendra rapidement l’un des centres les plus importants de production de zinc au monde.
Jean-Jacques Daniel Dony, fort satisfait de son exploit technique et industriel, n’a pas envisagé d’utilisations pérennes de ses plaques de zinc.
Un artisan lui fabrique une baignoire de campagne que l’abbé s’empresse d’offrir à Napoléon pour lui démontrer la malléabilité du zinc.

Pour la petite histoire : le récipient à double fond était relié à un poêle à bois permettant de faire circuler de l’eau chaude entre les deux parois.
Deux fantassins courageux l’ont transportée lors de la campagne de Russie afin que l’Empereur puisse prendre un bain chaud tous les soirs !













Retour en 1811. Avec le soutien de Jean-Jacques Dony, un couvreur à l’idée de s’inspirer des techniques d’assemblage des toitures en plomb pour réaliser la toute première couverture en zinc laminé au monde sur l’église Saint-Barthélémy à Liège puis, un an plus tard, sur la Cathédrale Saint-Paul.


Si le zinc a trouvé sa voie, Jean-Jacques Dony, n’en sera pas pour autant récompensé.
Fortement endetté, il doit céder son usine et son brevet en 1813 à un riche négociant, François-Dominique Mosselman.
La société qui émergea, appelée plus tard Vieille-Montagne, jouera un rôle majeur dans l’essor industriel européen du XIXe siècle.
Jean-Jacques Dony meurt dans la pauvreté à Liège en 1819, oublié de beaucoup à son époque.
Pourtant, il reste aujourd’hui un symbole du génie inventif wallon, et un pionnier de l’industrie moderne du zinc.


LA COUR DU GENERAL POBLETE


A hauteur des numéros 24 à 28, à l'emplacement des anciens ateliers "TOUSSAINT & FILS", fabricant de barques, canots et embarcations,
il fut décidé de réhabiliter l'espace et en faire du logement.




Ce projet, fruit d’un partenariat entre la Ville de Liège et le Fond du Logement, a débuté par la démolition d’anciens ateliers et garages abandonnés depuis plus de 20 ans.
Suivi de la construction d’un ensemble de 12 logements dont 1 logement pour PMR ainsi que de l’aménagement des abords.
Sergio Poblete Garcés (1918–2011) fut un général chilien de la Force aérienne, ingénieur et militant socialiste. Après des études en Europe, Sergio Poblete intégra l'École d'aviation en 1942. Il gravit les échelons jusqu'au grade de général en 1969.

Sous le gouvernement de Salvador Allende, il fut nommé secrétaire d'État à l'industrie lourde.
Lors du coup d'État du 11 septembre 1973, il resta fidèle au président Allende.
Arrêté, il fut torturé par ses propres subordonnés et emprisonné aux côtés du général Alberto Bachelet, père de Michelle Bachelet.
En 1974, il fut condamné à dix ans de prison pour "sédition et trahison".

Grâce à l'intervention du roi Baudouin de Belgique, Poblete fut libéré en 1975 et s'exila à Liège.
A Liège, il devint consultant en aéronautique et dénonça les exactions de la dictature chilienne auprès d'organismes internationaux, notamment la Commission des droits de l'homme de l'ONU.
En 1977, le régime de Pinochet le déchoit de sa nationalité chilienne.
En 1998, il témoigna devant la justice espagnole contre Pinochet, l'accusant d'être le principal responsable des crimes de la dictature.
Il visita de nouveau le Chili en 2006 pour la cérémonie d'investiture de Michelle Bachelet.
Sergio Poblete décéda à Liège le 25 novembre 2011, à l'âge de 93 ans.
La ville de Liège lui rendit hommage en le nommant citoyen d'honneur et en baptisant la cour.



LES ATELIERS DONY

Depuis mars 2014, ce vaste entrepôt rue Dony 33 accueille de nombreux créateurs et créatrices.

Propriété de la coopérative Dynamo, les Ateliers Dony sont partagés en espaces d'ateliers, pour la plupart partagés.
Un grand hall et une cour permettent de déployer les activités à l'intérieur et à l’extérieur.

Essentiellement destiné à des activités de longue durée,
le bâtiment peut occasionnellement être mis à disposition
du secteur de la création pour une occupation courte ou l'accueil de public en petite jauge.

En savoir plus : LES ATELIERS DONY

Sources :
" Les rues de Liège " - Théodore Gobert
" Dictionnaire des rues de Liège " - Jean Brose


Vous disposez d'anciennes photos de votre rue,
vous connaissez des histoires s'y rapportant...
Envoyez les nous : comiteqsl@gmail.com
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